mardi 27 novembre 2012

Je vais mieux

Il est parti. Il m'a laissée seule avec ma douleur, mes doutes, mes regrets, ma colère aussi. Il a choisi de ne pas s'investir, de ne pas construire, de foutre en l'air deux ans d'une relation chaotique mais passionnée. J'ai crû mourir, j'ai crû que ma vie sentimentale était finie. A bientôt 32 ans, mon horloge biologique ne fait plus tic tac faiblement, elle hurle. Ils sont loin mes désirs d'adolescente lorsque je me voyais donner la vie jeune, comme ma mère. Avoir une différence d'âge minime avec ma descendance pour avoir aussi cette complicité, cette relation fusionnelle, cette proximité qui fait que finalement j'aurais aussi grandi avec mon enfant. A 19 ans, j'ai eu une frayeur, je me suis pensée enceinte, c'était un accident. J'avais une vie un peu dissolue à cette époque et si vraiment mon ventre avait porté un bébé, je l'aurais fait seule. Quand finalement j'ai su que ce n'était pas le cas, un mélange de soulagement et de déception m'a envahie. Soulagement car clairement je n'étais pas prête à assumer une maternité seule et avec mes petits moyens d'apprentie à l'époque. Mais aussi déception car je voulais un petit bébé rien qu'à moi, un bébé qui m'aimerait sans condition, qui comblerait mon manque affectif... Je me rends compte avec le recul et la maturité que j'aurais fait ce bébé pour de "mauvaises" raisons même si cela me paraissait légitime.

Les années ont passé, faites de relations sans lendemains avec des hommes rencontrés dans des bars ou en boîte, de relations à sens unique où je m'investissais, où j'y croyais mais où mes sentiments n'étaient pas partagés. Je reproduisais sans cesse le même schéma, je craquais toujours pour le même type d'homme, le genre bad boy écorché de la vie qui profitait de mon désir d'amour. Il y a eu plusieurs accro aux drogues, douces et dures, un ou deux alcooliques, un accro aux femmes qui me trompait à tout va, un dépressif que je pensais soigner grâce à mon amour... Plus tous ceux après qui j'ai couru sans réussir à les séduire, mon cœur d’artichaut tombant amoureux d'un regard, d'un sourire, d'une voix ou d'une démarche.

Et un jour, il est arrivé. Il était normal. Pour la première fois depuis longtemps, j'avais de l'espoir. Il était différent de tous ceux que j'avais connus. Même si j'essayais de garder une certaine réserve pour ne pas souffrir, pour me protéger, j'ai finalement baissé ma garde, et je me suis laissée aimer. Dès le début j'ai été claire, je voulais du sérieux, de l'engagement, un avenir à deux, à trois ensuite... Il ne s'est pas enfui, il avait peur mais il n'était pas contre dans un avenir plus ou moins lointain. Au moins, il était ouvert à l'idée. Alors j'ai plongé, je me suis donnée à fond, j'ai accepté ses conditions, j'ai accepté cette deadline de deux ans qu'il avait donné à sa mère. Après ces deux ans, il serait libre de partir de chez lui, de vivre avec moi, de penser à son avenir, au nôtre...
Les deux ans sont arrivés vite. Les derniers six mois ont été difficiles. Je sais que j'ai un caractère fort, pour ne pas dire de merde. J'ai commencé à dire que je n'étais pas d'accord, j'ai commencé à en demander plus, parce que j'en avais marre de passer après sa relation avec sa mère, je voulais qu'il passe plus de temps avec moi, dans cet appartement que j'ai choisi dans l'optique de le voir y emménager un jour. Mais rien. Malgré mes demandes, il ne faisait pas plus d'effort, ou du moins, c'était loin de ce que j'attendais.
Et j'ai fini par craquer. J'ai explosé, j'ai déversé des mois de frustration, de larmes refoulées, j'ai vu l'incompréhension dans ses yeux. Il ne pensait pas que je souffrais autant. Parce que les deux ans de délai arrivaient à expiration et que je sentais qu'au fond, il ne serait pas près à faire évoluer notre couple, il a baissé les bras, il est parti. Il m'a rendu ma liberté.

Ce weekend , je me suis réveillée dans mon appartement, seule, au milieu de la saleté, de plus de trois semaines sans aspirateur, un foutoir pas possible parce que ces derniers temps je ne voyais pas comment je vivais. Mon domicile était devenu le miroir de mon cerveau et de mon cœur, dévasté, désordonné. J'ai tout rangé, j'ai tout lavé, j'ai respiré et j'ai souri.
Hier soir, je suis rentrée du travail, les écouteurs de l'iPhone sur les oreilles, et je me suis mise à danser dans mon salon, devant mon chat éberlué.
Ce matin, les aiguilles sur la balance se sont remises à descendre, comme si mon corps sortait lui aussi de sa torpeur.
Ce matin est aussi la première fois depuis longtemps où je me suis réveillée aussi bien reposée. Sereine.
Je suis en voie de guérison. Je vais mieux.
Je vis au jour le jour, je ne cherche pas à aller plus vite, j'apprivoise ma douleur.
Je ne sais pas ce que la fin de l'année me réserve, ni ce que 2013 m'apportera mais j'ai moins peur.
Et si un charmant jeune homme vient à frapper à la porte de mon cœur, j'essaierai de ne pas le faire fuir.

5 commentaires:

  1. Je t'embrasse fort. Viens vite danser à Paris avec nous !

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  2. Très bel article. Touchant :/ J'espère que tu saura trouver celui que tu cherches depuis si longtemps. Parce que tu le mérites ! Tu es une fille géniale ! Gros gros bisous. À demain bichette

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mardi 27 novembre 2012

Je vais mieux

Il est parti. Il m'a laissée seule avec ma douleur, mes doutes, mes regrets, ma colère aussi. Il a choisi de ne pas s'investir, de ne pas construire, de foutre en l'air deux ans d'une relation chaotique mais passionnée. J'ai crû mourir, j'ai crû que ma vie sentimentale était finie. A bientôt 32 ans, mon horloge biologique ne fait plus tic tac faiblement, elle hurle. Ils sont loin mes désirs d'adolescente lorsque je me voyais donner la vie jeune, comme ma mère. Avoir une différence d'âge minime avec ma descendance pour avoir aussi cette complicité, cette relation fusionnelle, cette proximité qui fait que finalement j'aurais aussi grandi avec mon enfant. A 19 ans, j'ai eu une frayeur, je me suis pensée enceinte, c'était un accident. J'avais une vie un peu dissolue à cette époque et si vraiment mon ventre avait porté un bébé, je l'aurais fait seule. Quand finalement j'ai su que ce n'était pas le cas, un mélange de soulagement et de déception m'a envahie. Soulagement car clairement je n'étais pas prête à assumer une maternité seule et avec mes petits moyens d'apprentie à l'époque. Mais aussi déception car je voulais un petit bébé rien qu'à moi, un bébé qui m'aimerait sans condition, qui comblerait mon manque affectif... Je me rends compte avec le recul et la maturité que j'aurais fait ce bébé pour de "mauvaises" raisons même si cela me paraissait légitime.

Les années ont passé, faites de relations sans lendemains avec des hommes rencontrés dans des bars ou en boîte, de relations à sens unique où je m'investissais, où j'y croyais mais où mes sentiments n'étaient pas partagés. Je reproduisais sans cesse le même schéma, je craquais toujours pour le même type d'homme, le genre bad boy écorché de la vie qui profitait de mon désir d'amour. Il y a eu plusieurs accro aux drogues, douces et dures, un ou deux alcooliques, un accro aux femmes qui me trompait à tout va, un dépressif que je pensais soigner grâce à mon amour... Plus tous ceux après qui j'ai couru sans réussir à les séduire, mon cœur d’artichaut tombant amoureux d'un regard, d'un sourire, d'une voix ou d'une démarche.

Et un jour, il est arrivé. Il était normal. Pour la première fois depuis longtemps, j'avais de l'espoir. Il était différent de tous ceux que j'avais connus. Même si j'essayais de garder une certaine réserve pour ne pas souffrir, pour me protéger, j'ai finalement baissé ma garde, et je me suis laissée aimer. Dès le début j'ai été claire, je voulais du sérieux, de l'engagement, un avenir à deux, à trois ensuite... Il ne s'est pas enfui, il avait peur mais il n'était pas contre dans un avenir plus ou moins lointain. Au moins, il était ouvert à l'idée. Alors j'ai plongé, je me suis donnée à fond, j'ai accepté ses conditions, j'ai accepté cette deadline de deux ans qu'il avait donné à sa mère. Après ces deux ans, il serait libre de partir de chez lui, de vivre avec moi, de penser à son avenir, au nôtre...
Les deux ans sont arrivés vite. Les derniers six mois ont été difficiles. Je sais que j'ai un caractère fort, pour ne pas dire de merde. J'ai commencé à dire que je n'étais pas d'accord, j'ai commencé à en demander plus, parce que j'en avais marre de passer après sa relation avec sa mère, je voulais qu'il passe plus de temps avec moi, dans cet appartement que j'ai choisi dans l'optique de le voir y emménager un jour. Mais rien. Malgré mes demandes, il ne faisait pas plus d'effort, ou du moins, c'était loin de ce que j'attendais.
Et j'ai fini par craquer. J'ai explosé, j'ai déversé des mois de frustration, de larmes refoulées, j'ai vu l'incompréhension dans ses yeux. Il ne pensait pas que je souffrais autant. Parce que les deux ans de délai arrivaient à expiration et que je sentais qu'au fond, il ne serait pas près à faire évoluer notre couple, il a baissé les bras, il est parti. Il m'a rendu ma liberté.

Ce weekend , je me suis réveillée dans mon appartement, seule, au milieu de la saleté, de plus de trois semaines sans aspirateur, un foutoir pas possible parce que ces derniers temps je ne voyais pas comment je vivais. Mon domicile était devenu le miroir de mon cerveau et de mon cœur, dévasté, désordonné. J'ai tout rangé, j'ai tout lavé, j'ai respiré et j'ai souri.
Hier soir, je suis rentrée du travail, les écouteurs de l'iPhone sur les oreilles, et je me suis mise à danser dans mon salon, devant mon chat éberlué.
Ce matin, les aiguilles sur la balance se sont remises à descendre, comme si mon corps sortait lui aussi de sa torpeur.
Ce matin est aussi la première fois depuis longtemps où je me suis réveillée aussi bien reposée. Sereine.
Je suis en voie de guérison. Je vais mieux.
Je vis au jour le jour, je ne cherche pas à aller plus vite, j'apprivoise ma douleur.
Je ne sais pas ce que la fin de l'année me réserve, ni ce que 2013 m'apportera mais j'ai moins peur.
Et si un charmant jeune homme vient à frapper à la porte de mon cœur, j'essaierai de ne pas le faire fuir.

5 commentaires:

  1. Je t'embrasse fort. Viens vite danser à Paris avec nous !

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  2. Très bel article. Touchant :/ J'espère que tu saura trouver celui que tu cherches depuis si longtemps. Parce que tu le mérites ! Tu es une fille géniale ! Gros gros bisous. À demain bichette

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